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Rapport du GIEC 2021 : il reste de l’espoir…




Qu’est-ce que le GIEC et quel est son rôle ?

Le GIEC (Groupe d’Experts Intergouvernemental sur l’Evolution du Climat, IPCC en anglais), a été créé en 1988 à la demande du G7 (USA, Japon, Allemagne, France, Grande Bretagne, Canada, Italie). Aujourd’hui il y a 195 pays membres du GIEC, soit la quasi totalité des pays du monde entier. Son rôle est « d’expertiser l’information scientifique, technique et socio-économique qui concerne le risque de changement climatique provoqué par l’homme ». Depuis plus de 30 ans, le GIEC évalue ainsi l’état des connaissances sur l’évolution du climat, les causes de cette évolution et ses impacts en faisant une synthèse de toutes les recherches et études effectuées dans la littérature scientifique en lien avec la question de l’influence de l’homme sur le climat. Le GIEC se base donc sur tous les travaux publiés en lien avec le climat et les variations climatiques, la vulnérabilité de la biosphère (l’ensemble des organismes vivants sur Terre) face à ces évolutions et les différents scénarios qui existent selon la réduction de nos émissions de gaz à effet de serre (tels que le CO2 ou le méthane).

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Les rapports du GIEC font une synthèse des différentes études scientifiques menées, relayant ainsi les points qui font consensus et ceux qui font encore débat. Le consensus scientifique montre qu’une grande majorité des études faites (entre 90 et 100%) dans ces domaines présente les mêmes conclusions, ne laissant aucun doute sur la situation actuelle et future.

Tous les rapports du GIEC sont publics, on peut donc tous les consulter librement. Le dernier rapport publié en 2021 fait froid dans le dos. On peut légitimement se demander si on peut faire quelque chose pour éviter d’aller droit dans le mur, si nos petites actions peuvent vraiment avoir un impact. Voici les points essentiels qu’il faut retenir du dernier rapport du GIEC publié ce 9 août 2021 par le groupe I (qui travaille sur les bases physiques du climat et analyse les climats passés, présents et futurs. C’est le groupe qui établit différents scénarios possibles en fonction des émissions de gaz à effet de serre émises par l’activité humaine). Ce dernier rapport (rédigé en anglais) est consultable ici : https://www.ipcc.ch/report/ar6/wg1/.


Les conclusions du dernier rapport du GIEC 2021

Le dernier rapport du GIEC, publié ce 9 août 2021, confirme les pires prévisions et nous urge de réagir. L’influence de l’Homme sur le climat est maintenant indiscutable et il est nécessaire d’agir dès maintenant pour limiter le réchauffement climatique à 1,5°C. Actuellement, le réchauffement climatique n’est « que » de 1,1°C par rapport à l’ère pré-industrielle et pourtant, les conséquences sont déjà visibles (incendies dévastateurs, vagues de chaleur, inondations etc.). Certains changements entraînés sont déjà irréversibles mais il n’est pas trop tard pour éviter le scénario catastrophe.

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Résumé simplifié du dernier rapport du GIEC

  • La température moyenne de la planète augmente significativement depuis 1850. Le réchauffement climatique se fait à un rythme effréné sans précédent depuis au moins 2000 ans.
  • Les vagues de chaleur se multiplient et affectent de nombreuses régions dans le monde. Les canicules sont de plus en plus fréquentes et durent plus longtemps. Pour la France, cela signifie des canicules à 50°C, sur une vaste partie du territoire.
  • La banquise arctique se rétrécit et pourrait disparaitre complètement certains étés à partir de 2050.
  • L’intensification du réchauffement climatique est dû aux émissions de gaz à effet de serre de l’activité humaine (l’usage des énergies fossiles, charbon, gaz et pétrole).
  • La montée du niveau marin est inéluctable.
  • L’acidification des océans est déjà en cours et va s’accentuer, ce qui menace directement de nombreuses espèces du plancton marin, à la base de la chaîne alimentaire des espèces marines.
  • Le Gulf Stream pourrait ralentir (tempêtes plus fréquentes en Europe, des températures plus froides…).
  • Les puits de carbone océaniques et terrestres seront moins efficaces donc le CO2 va davantage s’accumuler.
  • Les conséquences sont très différentes d’une région à l’autre. Le pourtour de la Méditerranée et de la Mer Noire, l’Amazonie, l’Amérique centrale et le sud-ouest des USA, le Chili, l’Amazonie, Madagascar, le Sud et toute la côte ouest de l’Afrique subiront par exemple des sécheresses intenses.
  • 3 scénarios ont été étudiés :
  1. Un premier où le réchauffement est limité à 1,5°C. Pour limiter à 1,5 degrés, il faudrait une diminution drastique des émissions mondiales dès aujourd’hui à un rythme très élevé. Sa probabilité, pour des raisons économiques, sociales et politiques, est nulle. Comme l’indique WWF « Pour la France, il faudrait par exemple abandonner les moteurs thermiques des voitures individuelles au plus vite, renoncer aux liaisons aériennes internes, limiter drastiquement les vols internationaux, diviser par près de 3 notre consommation de viande individuelle… ».
  2. Un second où il monte à 2°C. Sa probabilité est faible car il faudrait un engagement politique très sévère dans les 10 ans qui viennent au plan mondial (restriction de l’usage des énergies fossiles et de tous les éléments responsables du réchauffement climatique …). C’est possible mais ça parait très compliqué.
  3. Un troisième où il grimpe jusqu’à 4°C. Malheureusement, ce troisième scénario correspond à notre trajectoire actuelle pour nos émissions des gaz à effet de serre depuis 1992, année de Convention Climat de l’ONU.

Il reste encore de l’espoir…

réchauffement climatique

Il est encore temps d’agir pour éviter le pire. Selon Valérie Masson-Delmotte, coprésidente du groupe 1 du GIEC depuis 2015, « Si l’on réduisait fortement, rapidement et durablement les émissions de gaz à effet de serre, on en verrait les bénéfices dans 10 ou 20 ans« . Il faut réduire dès maintenant l’émission de nos gaz à effet de serre, autrement dit du CO2 (qui serait responsable à près de 80% du réchauffement climatique) mais aussi du méthane (qui provient essentiellement de l’élevage, de l’agriculture, des exploitations minières ou gazières..).

Comment éviter le pire ?

Aujourd’hui nous savons avec certitude que le réchauffement climatique est la conséquence directe des actions de l’homme.


Il faut donc :

  • en parler autour de vous pour alerter les personnes
  • faire des actions politiques sévères en matière d’écologie (et pour ça il y a les urnes)
  • viser la neutralité carbone et réduire drastiquement les autres gaz à effet de serre (réduire sa consommation et ses besoins, végétaliser son alimentation, faire attention à la provenance de ce qu’on consomme, adopter des moyens de transport à faible émission de CO2…).

Il est important de calculer votre empreinte carbone actuel afin d’adapter votre quotidien. Développé en partenariat avec l’Association Bilan Carbone, l’ADEME a créé Nos Gestes Climat, un simulateur d’empreinte carbone.

Pour simuler votre empreinte carbon : https://nosgestesclimat.fr/

Vous pouvez aussi utiliser les simulateurs de Good Planet, ou encore celui de WWF.

Il ne faut pas dépasser 2 tonnes de CO2 par an et par habitant dans le cas du scénario de 2 °C. À titre d’exemple, un aller-retour Paris/New-York fait déjà une tonne de CO2/passager).

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