Vers une interdiction des produits détergents en vrac ?


La crise sanitaire a déjà grandement mis à mal le secteur de la vente en vrac. Mais un projet de décret pour l’interdiction des produits détergents en vrac pourrait porter un coup fatal à de nombreux producteurs et distributeurs. Alors que la crise écologique ne fait plus de doute pour personne, cette décision apparaît en contradiction totale avec les engagements du gouvernement d’atteindre 20% de vente en vrac en 2030 (loi Climat et Résilience du 24 août 2021).

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Pourquoi cette recommandation d’interdire les produits détergents en vrac ?

Saisie par la DGCCRF (Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes), l’ANSES (Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail) devait rendre une recommandation concernant la vente des produits détergents en vrac.

En novembre dernier, cette recommandation a été publiée sur le site de l’ANSES. L’Agence de sécurité alimentaire souhaite un décret pour exclure de la vente à vrac les produits détergents comme la lessive et les produits d’hygiène, même s’il s’agit de détergents naturels.

L’ANSES motive sa recommandation par « des raisons de santé publique ». En effet, l’agence estime que, vendu en vrac, il est matériellement impossible pour le consommateur de savoir si le produit qu’il achète contient des substances chimiques dangereuses ou allergènes.


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La réponse des magasins de vrac

Face à cette recommandation, une véritable levée de bouclier a eu lieu au sein des producteurs et distributeurs de produits en vrac. Une pétition contre l’interdiction des produits détergents en vrac a été publiée en ligne. Elle est portée par les principaux acteurs du secteur (The Naked Shop, Jean Bouteille, Symbiose, Compagnie du Bicarbonate, day by day, NS Group, Mamie Mesure, On passe au vrac, Toutbon).

Cette pétition vise bien sûr à mettre la pression sur le gouvernement en montrant l’opposition farouche d’une partie importante de la population à cette décision. Mais elle vise également à diffuser au plus grand nombre les arguments contre l’interdiction des produits détergents en vrac :

  • Mettre tous les produits détergents dans la même case n’a pas de sens. Dans sa recommandation, l’ANSES ne fait aucune distinction entre le produits synthétiques et les produits naturels. Des produits sains comme le savon de Marseille sont traités au même niveau que des produits toxiques et dangereux comme la soude caustique.
  • Depuis plus de 15 ans, des produits détergents sont vendus en vrac et il n’y jamais eu aucun accident recensé.
  • L’encadrement de la vente de produits potentiellement toxiques et dangereux est bien sûr nécessaire. C’est d’ailleurs pour cela que depuis 2015 un cahier des charges rigoureux a été mis en place au sein du Réseau Vrac pour encadrer cette activité. Pour établir cette recommandation de décret, l’ANSES n’a pas pris le temps de contacter les professionnels du secteur pour échanger sur cette mesure.
Savon de marseille vrac


Si vous êtes contre l’interdiction des produits détergents en vrac, n’hésitez pas à signer la pétition. Elle a déjà été signée par plus de 25 000 personnes.

Dans le même temps, l’ADEME (Agence de la transition écologique) a publié une étude complète pour démontrer tous les avantages de la vente en vrac, y compris la vente de produits détergents. Nous vous invitons à consulter cette enquête : La vente en vrac : un marché florissant qui n’en est qu’à ses débuts.

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