Le 9 août 2021, le premier volet du 6ème rapport du GIEC nous alertait sur l’urgence d’agir dès maintenant. Le rapport mettait ainsi en lumière 5 scénarios possibles en fonction de nos actions. La limitation du réchauffement climatique à 1,5 °C fixée par la COP21 et l’accord de Paris semble aujourd’hui difficilement atteignable. Malheureusement, en restant sur la trajectoire actuelle de nos émissions de gaz à effet de serre, nous risquons d’atteindre une hausse de 3,2 °C d’ici la fin du siècle.
Le deuxième volet du 6ème rapport du GIEC, publié en février 2022, dresse les conséquences du changement climatique, dont certaines sont déjà visibles sur nos sociétés : impact sur la santé, sécheresses, inondations, canicules, mégafeux, effondrement des écosystèmes, réduction des ressources en eau et en nourriture… Des solutions existent pourtant pour éviter ce futur catastrophique vers lequel nous nous dirigeons à grande vitesse. Le nouveau rapport du GIEC, publié ce lundi 4 avril 2022, présente ces solutions. Découvrez 10 actions concrètes que vous pouvez mettre en place dès aujourd’hui.
Renoncer aux énergies fossiles
La combustion et l’usage d’énergies fossiles (pétrole, charbon, gaz) génèrent aujourd’hui près de 70% des gaz à effet de serre. Leur remplacement par des sources d’énergie bas-carbone ou neutres est donc essentielle.
1- Favoriser les transports collectifs et respectueux de l’environnement
Le transport représente à lui-seul 31% des émissions de gaz à effet de serre en France. C’est le principal émetteur de CO2 qui provient de la combustion de carburants. Comme l’indique le site du gouvernement, en 2019, les transports routiers contribuaient à la quasi-totalité (94 %) des émissions du secteur des transports dont 54 % à cause des véhicules particuliers, 24 % pour les poids lourds et 20 % pour les véhicules utilitaires légers. Le transport aérien, intérieur et international imputé à la France, représente 4,4 % du total des émissions françaises de GES. (source).
Il est donc essentielle de favoriser des moyens de transport plus respectueux de l’environnement. Pour cela, avantageons l’éco-mobilité. Vous pouvez aussi limiter vos déplacements en favorisant le télétravail par exemple. Préférez la marche pour des courtes distances, vous pouvez aussi vous déplacer à vélo, privilégier les transports en commun et le covoiturage. Le GIEC préconise également une électrification des véhicules à condition qu’elles soient alimentées par une électricité bas carbone.
2- Adopter des énergies renouvelables
D’après le GIEC, la limitation du réchauffement climatique n’est possible qu’avec une transition majeure du secteur énergétique. Pour cela, les énergies fossiles doivent être abandonnées au profits des énergies renouvelables et des carburants alternatifs. L’éolien et le solaire ont un potentiel de réduction des émissions de gaz à effet de serre 9 fois supérieur au nucléaire pour un coût largement inférieur. Cette estimation prend en compte les coûts liés au stockage des déchets radioactifs sur le long terme.
Choisir des habitats à faible impact environnemental
3- Repenser les constructions
Le secteur du bâtiment représente 43 % des consommations énergétiques annuelles en France et génère 23 % des émissions de gaz à effet de serre français (source). C’est donc le secteur le plus émetteur de CO2 après le transport. Une adaptation des techniques de construction est importante pour réduire ces émissions et répondre aux défis du changement climatique. Pour calculer l’empreinte carbone d’un bâtiment, il faut prendre en compte son cycle de vie, dès la fabrication des matériaux comme le ciment ou le béton armé, le transport des matériaux, la consommation de carburant sur le chantier, les pratiques de recyclage.
Selon l’ONU, près de 70 % de la population mondiale vivra en ville d’ici 2050 (contre 55% aujourd’hui). Les aires urbaines sont donc au coeur des enjeux écologiques. Les villes nouvelles doivent être construites avec des bâtiments zéro énergie ou zéro carbone.
Pour réduire les émissions de gaz à effet de serre, il faudrait utiliser des ressources et des matériaux écologiques, plus respectueux de l’environnement et de notre santé, des matériaux moins émissifs, biosourcés et géosourcés (issus de ressources d’origine minérale, tels que la terre crue ou la pierre sèche).
4- Miser sur l’isolation
La décarbonation des bâtiments passe aussi par l’amélioration des performances énergétiques à l’aide des rénovations. D’après le rapport du ministère de la transition écologique intitulé « Les facteurs d’évolution des émissions de CO2 liées à l’énergie en France de 1990 à 2019 », le chauffage représente 67% de la consommation d’énergie résidentielle en 2019 (source). Les parties responsables des déperditions de chaleur sont le toit (25 à 30% des pertes thermiques), les murs (20 à 25%) et les fenêtres (10 à 15%).
5- Baisser son chauffage
Pour éviter le réchauffement climatique, cette meilleure gestion des énergies doit aussi s’accompagner d’une sobriété. Selon l’Ademe, diminuer son chauffage de 1°C permettrait de baisser d’environ 7% sa facture (source). Adoptez des chauffages à économie d’énergie et limitez la température de chauffe entre 19°C et 20°C dans les pièces occupées et à 17 °C la nuit.
Capter le CO2
6- Végétaliser et reboiser
Les grandes surfaces boisées sont des puits de carbone. En absorbant le dioxyde de carbone, elle diminuent leur quantité dans l’air. Les forêts tropicales absorbent à elles-seules 50% de carbone de plus que les autres surfaces boisées. Or, en détruisant ces forêts, le CO2 est libéré dans l’atmosphère. La déforestation est responsable de 20% des émissions de gaz à effet de serre dûes aux activités humaines (source).
Pour éviter le réchauffement climatique, le GIEC préconise l’arrêt de la déforestation et la préservation/restauration des écosystèmes naturels riches en carbone comme les tourbières, les zones humides, les pâturages extensifs, les mangroves… (source).
7- Protéger les océans
L’océan est également un puits de carbone car il absorbe naturellement le CO2 présent dans l’air. Plus l’eau est froide, plus le CO2 se dissout facilement. Les courants froids stockent ainsi énormément de CO2. Par ailleurs, en absorbant de la lumière et du CO2, le phytoplancton rejette de l’oxygène (O2) dans l’atmosphère. Cette photosynthèse fournit 50% de l’oxygène que nous respirons. Les phytoplanctons capturent à eux-seuls 37 milliards de tonnes de CO2 par an, soit l’équivalent de quatre forêts amazoniennes. Par ailleurs, les baleines qui se nourrissent de ces phytoplanctons stockent à leur tour le CO2 et peuvent retenir jusqu’à 33 tonnes de CO2 (un arbre en capte en moyenne 20 kg par an) (source).. En mourant, l’animal piège au fond de l’océan le CO2. La chasse à la baleine a donc des conséquences désastreuses pour le réchauffement climatique.
Changer nos modes de vie
8- Dire stop à la surconsommation
Il est essentielle de limiter notre consommation à ce dont nous avons réellement besoin. Cela vaut pour l’alimentation mais aussi pour l’achat d’objets, de vêtements… La production de ces éléments demande des ressources en matières premières, en eau, en énergie. D’après les estimations publiées en 2011 par la FAO, un tiers de la nourriture mondiale est jeté, générant inutilement 8% d’émissions de gaz à effet de serre ainsi que des utilisations indues de terres et d’eau (source).
Avant d’acheter, posez-vous ces questions :
- Est-ce que j’en ai vraiment besoin ?
- Si oui, est-ce que je peux l’emprunter ? Est-ce que je peux le trouver d’occasion ?
- Si ça n’est pas possible, je vais avantager une production éco-responsable et des matériaux naturels durables.
9- Favoriser le réemploi
Il faut penser les objets dans l’entièreté de leur cycle de vie. Le réemploi et la réutilisation permettent de prolonger de la durée de vie des produits, participent à l’économie circulaire et à la réduction des déchets tout en permettant d’économiser des matières premières.
N’hésitez pas à faire un tour dans notre annuaire des ressourceries et recycleries.
10- Consommer moins de viande
Le CO2 n’est pas le seul responsable du réchauffement climatique. Le méthane est également un gaz à effet de serre très puissant. Les émissions générées par le bétail représentent à elles-seules 32 % des émissions de méthane d’origine humaine.
Diminuer les protéines animales en végétalisant son alimentation n’est pas qu’une question de bien-être animal, c’est aussi une solution efficace pour réduire ses émissions de gaz à effet de serre.
Ce dernier rapport du GIEC montre qu’il n’est pas trop tard. En agissant dès aujourd’hui, en adoptant la stratégie « éviter, changer, améliorer », on peut réduire de moitié nos émissions de gaz à effet de serre d’ici 2030. Même si 10 % des plus riches dans le monde représentent à eux seuls entre 36 % et 45 % des émissions totales de gaz à effet de serre, nous pouvons et devons tous nous mobiliser pour changer la trajectoire sur laquelle nous sommes.
D’autres modes de vie sont possibles…
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