maison cob en terre

Maison COB (en bauge) : elle construit la maison écoresponsable de ses rêves


Les constructions en terre existent depuis des milliers d’années partout dans le monde. La terre est un matériau qu’on trouve localement et qui est à la fois économique et écologique. Dans notre article sur les différentes constructions en terre crue, on vous expliquait les différences entre la technique du Pisé, la bauge, l’adobe, le superadobe ou encore le torchis. Dans ce nouvel article, on vous présente la sublime maison en bauge (COB) de Marie-France Roy, une snowboardeuse professionnelle originaire du Canada. La jeune femme a fait le choix de construire sa maison avec des matériaux naturels et respectueux de l’environnement pour coller avec sa philosophie de vie proche de la nature.

La maison COB (en bauge) est une construction respectueuse de l’environnement

C’est sur l’Île de Vancouver (Vancouver Island) que Marie-France Roy a décidé de construire sa maison en bauge. Cette construction de maison, également appelée COB, est une technique de construction respectueuse de l’environnement car les murs sont montés avec des matériaux qu’on trouve très facilement localement : de la terre argileuse, des fibres végétales et de l’eau. Grâce à sa grande inertie thermique, c’est également une maison qui nécessite peu de chauffage en hiver et de climatisation en été car en été, les murs vont emmagasiner la chaleur et la redistribuer progressivement et, en été, à l’inverse, ils vont stocker la fraîcheur pour ensuite la restituer progressivement.

Marie-France Roy a voulu que sa maison soit une extension de ses valeurs, avec un impact faible sur l’environnement.


maison en terre cob
@Photo : Marie-France Roy

Une maison de 37m2 avec tout le confort

tiny House terre
Image © Exploring Alternatives

Pour sa maison, Marie-France a essentiellement fait le choix des matériaux écologiques ou de récupération. Les fondations ont été faites avec du béton recyclé qu’elle a obtenu gratuitement dans une cimenterie locale, les murs du rez-de-chaussée sont des murs en bauge dans lesquels elle a mis des carreaux de verre qu’elle a pu avoir à petit prix car c’était une fin de stock d’un magasin de bricolage, et l’étage a été fait avec du bois de récupération (un cèdre rouge local qui était tombé qu’elle a pu récupérer et qui a été transformé en planches par un ami). Etant dans une région avec une forte pluviométrie et de la neige en hiver, la jeune femme a décidé de recouvrir son toit avec de la tôle pour plus de durabilité.

Au niveau de l’équipement de la maison, elle a aussi fait le choix du seconde main (des fenêtres récupérées, un vieil évier, une baignoire d’occasion, des carreaux cassés pour faire un sol en mosaïque…).

L’eau provient d’un puits, elle cuisine avec du biogaz qu’elle fabrique avec ses propres déchets organiques de cuisine et elle a installé des panneaux solaires pour avoir l’électricité.

La maison COB permet d’exprimer son âme d’artiste

Marie-France Roy explique que le processus de fabrication ne nécessite aucune expérience en construction. La matière utilisée est malléable, ce qui permet de modeler et de personnaliser l’espace comme on le souhaite.

L’idée de la construction de sa propre maison lui est venue en 2010 suite à un accident de snowboard. Durant sa convalescence, une amie lui a parlé du collectif des Mudgirls, un collectif de femmes bâtisseuses sur la côte ouest de la Colombie-Britannique et spécialisé dans l’utilisation de matériaux locaux, naturels et recyclés. Le collectif organise des ateliers participatifs. La jeune femme a rapidement été séduite par le concept. Après avoir participé à un atelier, elle a finalement décidé de se lancer dans l’autoconstruction de sa maison COB avec l’aide de son frère. Par la suite, elle a à son tour accueilli un atelier des Mudgirls sur son chantier.

La construction naturelle demande beaucoup de main d’œuvre et beaucoup de temps. C’est beaucoup de travail et ça n’est pas fait pour tout le monde. Mais c’est généralement beaucoup moins cher qu’une maison conventionnelle.

La construction a duré 5 ans mais le résultat final est magnifique. Même si la maison n’est ne fait que 37m2, elle est suffisamment grande pour y vivre confortablement à deux. De plus, elle est lumineuse, tournée vers la nature et elle est unique.


Pour aller plus loin, voici une visite de la maison (en anglais).

En savoir plus

Quelques ressources sur les maisons en terre :

– OLIVA JP., COURGEY S. L’isolation thermique écologique. Mens : Terre
Vivante, 2010, 256 p.
– FONTAINE L., ANGER R. Bâtir en terre. Du grain de sable à l’architecture.
Belin, 2009, 224p.
– CRATerre. Traité de construction en terre. Marseille : Parenthèses, 2006, 355 p.
– AsTerre, Association nationale des professionnels de la terre crue :
www.asterre.org
– CRATerre, Centre de Recherche et d’Application Terre, Grenoble :
www.craterre.org