Avec la hausse importante des prix des vans en France, vous êtes beaucoup à vous demander s’il ne serait pas plus intéressant d’acheter un van à l’étranger, notamment en Allemagne ? C’est ce que Claudia et Clément, du blog de voyage Clo & Clem et contributeurs réguliers de Toits alternatifs, ont fait en important un Volkswagen T6 d’occasion pour l’aménager eux-mêmes. Comment on-t’il fait ? Est-ce vraiment moins cher ? Quelles sont les procédures en Allemagne puis en France ? On vous dit tout.
Cet article est le premier épisode d’une série d’articles et de vidéos consacrées à l’aménagement de van en vue de l’homologation VASP. Dans cette série, nous allons vous expliquer de A à Z toutes les étapes pour transformer un van en habitation mobile. N’hésitez pas à nous poser vos questions en commentaire pour que nous puissions y répondre dans de futurs articles.
Pourquoi acheter un van en Allemagne plutôt qu’en France ?
Avec la liberté de circulation des biens et des personnes dans l’Union Européenne, acheter un van en Allemagne (ou dans un autre pays de l’UE) peut être intéressant et relativement simple à entreprendre. Si vous ne trouvez pas votre bonheur sur le marché français, pourquoi ne pas étendre vos recherches sur le marché de l’occasion allemand ? Il y a des arguments pour et des arguments contre à prendre en compte pour vous faire une idée assez précise.
Les arguments pour :
- Plus de modèles sont disponibles, surtout pour les marques allemandes
- Les véhicules sont généralement bien révisés
- Il est possible de trouver des occasions plus intéressantes
- Les démarches d’importation sont simplifiées, surtout en passant par un garage
Les arguments contre :
- Vous êtes susceptible de payer un gros malus écologique ! (même pour un véhicule d’occasion)
- Vous ne pourrez pas le visiter avant de vous déplacer pour l’acheter
- Pour payer votre fourgon, vous devrez faire un virement à l’avance ou vous déplacer avec beaucoup d’argent liquide (les cartes bleues et les chèques ne sont généralement pas acceptés)
- Les démarches peuvent être complexes si vous ne parlez pas un mot d’allemand ou d’anglais
- Vous devrez vous déplacer plus loin pour aller chercher le véhicule
- Si vous passez par un mandataire, vous aurez des coûts supplémentaires
Clairement, en lisant ces arguments, vous pouvez voir que ce n’est pas la solution idéale pour tous. Il y a beaucoup d’inconvénients qui font que, généralement, cela reste plus intéressant d’acheter un van directement en France. Pour autant, dans certains cas, c’est une solution intéressante. Par exemple, Clo & Clem souhaitaient un modèle compact, récent, pas trop cher, mais avec une motorisation essence. Et ce type de modèle n’existe tout simplement pas en France.
Acheter un van d’occasion en Allemagne grâce à internet
Quand on part à la recherche d’un van en Allemagne, il faut trouver dans un premier temps les bons sites d’occasion allemands. Le site le plus populaire en Allemagne s’appelle mobile.de. Il existe une version du site en langue française qui s’appelle automobile.fr et qui permet de faire des recherches partout en Europe (y compris en Allemagne). Il regroupe des centaines de milliers d’annonces et le moteur de recherche vous permet d’affiner votre sélection en fonction de vos critères. Les revendeurs sont en majorité des professionnels mais il existe aussi des annonces de particuliers. Vous trouverez aussi des offres sur Ebay.de.
Petite astuce : si vous vous trouvez sur un site uniquement en Allemand et que vous ne comprenez rien. Si vous utilisez le navigateur Chrome, vous pouvez traduire le site automatiquement en faisant un clic droit et en choisissant « Traduire en français ». La traduction n’est pas parfaite mais elle permet de dépanner.
Comme vous achetez dans un pays étranger, il est primordial de choisir un revendeur en qui vous pouvez avoir confiance. Sur mobile.de, vous pouvez voir les notes et les commentaires pour chaque vendeur. Privilégiez donc un compte avec beaucoup de notes positives et avec des commentaires qui attestent sans aucun doute de l’honnêteté du revendeur. N’hésitez pas à vérifier sur d’autres sites comme Google Maps que le garage en question est bien à l’adresse indiquée et que les avis sont toujours aussi positifs. Clo & Clem ont ainsi privilégié un petit garage familial réputé dans une petite ville avec des avis 100% positifs.
Évidemment, n’hésitez pas à poser toutes les questions sur le van que vous souhaitez acheter par e-mail en demandant si nécessaire des photos supplémentaires. Vous pouvez aussi demander à faire une visite virtuelle en visioconférence pour faire le tour du véhicule avant de vous déplacer. Si certains de vos doutes ne sont pas levés, nous vous conseillons de continuer vos recherches plutôt que de partir chercher un van sans être certain de votre choix.
Pour vous faciliter les démarches d’immatriculation, nous vous conseillons de passer par un garage professionnel plutôt que par un particulier. En effet, un garage pourra vous aider à faire les démarches pour être parfaitement en règle avec l’administration allemande. Vous pouvez même demander au concessionnaire de vous accompagner pour faire les démarches directement avec vous. C’est ce qu’on fait Clo & Clem. Pour info, les garages proches de la frontière française ont plus l’habitude de ce genre de procédures.
Les formalités pour importer un van allemand en France
- Demander l’ensemble des papiers nécessaires au garage
Quand vous achetez un véhicule en Allemagne, il est primordial que le vendeur vous fournisse les documents suivants :
- La facture d’achat
- Le certificat d’immatriculation allemand (Teil 1 et Teil 2)
- Le certificat de conformité européen (COC)
- Un contrôle technique de moins de 6 mois
Sans ces papiers, vous ne pourrez tout simplement pas importer votre véhicule en France. Si le vendeur ne vous les fournit pas, annulez la vente sous peine de vous retrouver dans une grosse galère. Pour éviter de faire le déplacement pour rien, nous vous conseillons même de demander au vendeur l’envoi de ces documents par e-mail. Si celui-ci refuse, il est préférable de chercher un autre véhicule d’occasion
- Faire des plaques d’immatriculation d’exportation (Ausfuhrkennzeichen)
Cette étape est la plus complexe à faire car toutes les démarches se font en allemand. Nous vous conseillons donc de vous faire aider par votre vendeur. Vous devez prendre rendez-vous à l’administration locale en charge des immatriculations le jour de de votre achat et vous y rendre impérativement avec votre véhicule et les documents suivants :
- Votre pièce d’identité
- Les papiers du véhicule
- Le justificatif de radiation définitive de la voiture
- Le contrôle technique
Vous aurez aussi besoin de l’attestation d’assurance pour l’exportation (Versicherungs-Doppelkarte). Cette assurance se souscrit le jour-même auprès de l’entreprise en charge de vous vendre vos plaques d’immatriculation. Comme vous pouvez le voir dans le vidéo de Clo & Clem, vous devrez dans un premier temps souscrire à l’assurance pour l’exportation puis faire la démarche administrative pour obtenir le certificat d’immatriculation d’exportation avant d’aller acheter vos plaques d’immatriculation que vous pourrez installer sur votre véhicule. Les plaques d’exportation sont faciles à reconnaitre car elles ont un rectangle rouge à l’extrémité droite. Ces plaques coutent une centaine d’euros et vous permettent de circuler en Allemagne et en France pendant 9 jours, ce qui vous permettra de faire les démarches pour obtenir des plaques temporaires WW pour circuler ensuite en France.
- Faire une demande de quitus fiscal
Dès votre retour en France, vous devez demander votre quitus fiscal qui vous permettra de valider que vous êtes en règle au niveau de la TVA. Cette demande se fait auprès du service des impôts des entreprises (SIE) ou au service national des quitus en fonction de votre département. Vous devrez fournir les documents suivants :
- Pièce d’identité
- Justificatif de domicile
- Facture d’achat
- Certificat d’immatriculation allemand (Teil 1 et Teil 2)
- Imprimé 1993-part dument rempli
- Faire une immatriculation temporaire WW
Cette démarche très rapide se fait généralement en passant par un site spécialisé qui s’occupera de la démarche à votre place. Cela coûte normalement un peu moins de 100 euros. Vous aurez besoin d’envoyer les documents suivants :
- CERFA 13750
- CERFA 13757
- Justificatif d’identité
- Permis de conduire
- Facture d’achat
- Justificatif de domicile
Le certificat d’immatriculation provisoire vous permet de circuler pendant 4 mois. Vous devrez bien sûr installer des nouvelles plaques d’immatriculation sur votre véhicule. Ces plaques sont surnommées WW car elles commencent toujours par les lettres WW. N’oubliez pas de souscrire à une assurance auto française avec votre nouveau certificat d’immatriculation.
- Faire la demande d’immatriculation définitive
Une fois que vous avez reçu votre quitus fiscal, vous pouvez enfin entreprendre la démarche pour obtenir votre carte grise définitive. Cette demande se fait uniquement en ligne sur le site immatriculation.ants.gouv.fr. vous aurez besoin des documents ci-dessous :
- Cerfa 13749*05
- Pièce d’identité
- Certificat de conformité délivré par le constructeur
- Justificatif de domicile de moins de 6 mois
- Quitus fiscal
Vous devrez ensuite vous acquitter du coût de la carte grise ainsi que de l’éventuel malus écologique. Attention, cela peut représenter une très grosse somme si votre véhicule est considéré comme polluant puisque le malus peut être jusqu’à 50% de la valeur TTC de votre véhicule ! Nous vous conseillons donc vivement de vérifier le montant de votre malus écologique avant d’acheter votre véhicule.
Si cette procédure peut paraitre fastidieuse sur le papier, elle n’est vraiment pas très compliquée si vous vous faites aider par le concessionnaire pour les procédures en Allemagne. Pour autant, si vous ne souhaitez pas faire vous même toutes ces démarches, vous pouvez passer par une entreprise française spécialisée dans ce type d’importation. Évidemment, le coût sera bien plus élevé que si vous le faites vous-même car il faudra faire appel à un transporteur pour faire venir le véhicule jusqu’en France.
Attention, vous pourriez être tenté de mettre des plaques provisoires françaises WW sur votre véhicule pour faire le trajet Allemagne-France. Malheureusement, c’est formellement interdit et vous pourriez risquer gros en cas de contrôle (jusqu’à la saisie du véhicule).
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