Le paillage, ou mulch, est une technique essentielle utilisée en permaculture. Ça consiste à recouvrir le sol d’un paillis, pour le nourrir et/ou le protéger. On peut ainsi pailler avec du foin ou de la paille mais aussi d’autres substances organiques (comme des écorces, de l’herbe tondue, de la toile en fibre de coco ou en jute…), minérales (galets…), ou encore synthétiques (bâches…). Le paillage se fait alors sur la terre nue, au pied des plantes.
Pourquoi faut-il pailler son potager ?
Le paillage est une étape importante en permaculture car cela permet de nourrir le sol, de garder la terre fraîche et humide, et de diminuer le développement des mauvaises herbes. Cela vous permettra alors de gagner du temps car vous n’aurez pas à retourner le sol ou à désherber. De plus, comme l’humidité sera gardée avec le paillage, vous n’aurez pas besoin d’arroser aussi souvent donc c’est aussi une économie d’eau.
Le paillage organique pour nourrir le sol
Le paillage organique attire les insectes utiles. De plus, sa décomposition donnera un humus fertilisant pour le sol. Ainsi travaillée par les micro-organismes et les lombrics, la terre restera bien meuble.
Protéger le sol en gardant la terre fraîche et humide
À nue, la couche extérieure de la terre est soumise aux contraintes climatiques. La terre s’assèche plus rapidement. Le sol ainsi durci empêche alors l’eau de pénétrer. C’est ce qu’on appelle le phénomène de battance. En cas de fortes intempéries, à cause de la sécheresse, l’eau non absorbée lessivera alors les nutriments essentiels aux plantes du potager.
Le paillage permet d’absorber et retenir l’eau, ce qui permet de réduire la fréquence des arrosages. De plus, il évite à la terre de se tasser sous l’effet des fortes pluies, et de former une couche imperméable en surface.
Attention néanmoins, s’il y a de fortes pluies, pour éviter que les plantes sensibles à l’humidité ne pourrissent, pensez à dégager le pied des plantes pour permettre à l’excédent d’humidité de s’évaporer.
Diminuer le développement de mauvaises herbes
La lumière ne passe pas à travers le paillis, ce qui évite le développement des mauvaises herbes.
Pensez à désherber le sol avant de faire le paillage.
Quand faut-il pailler son potager ? Calendrier du paillage
Attention, le paillage doit se faire en fonction du calendrier. En effet, pour être efficace, un paillage se fait lorsque la terre n’est pas gelée. Si la terre est froide, le paillis bloquera les rayons de soleil et la terre du potager ne sera pas assez réchauffée pour permettre aux plantes de pousser correctement. Il faut donc faire le paillage avant l’hiver pour protéger le sol du gel ou après l’hiver quand la terre se réchauffe pour garder la fraîcheur et l’humidité.
Les meilleures périodes pour pailler sont donc au printemps, fin avril, une fois les risques de gelée passés, et en automne après les récoltes pour nourrir la terre appauvrie. Pour le paillis d’automne, vous pouvez retourner la terre pour l’aérer, casser les grosses mottes, et ajouter du terreau ou de l’engrais avant de couvrir le sol. Au printemps, retirez alors le paillage pour que le sol se réchauffe avant d’en installer un nouveau avant l’été.
Quel type de paillage peut-on utiliser dans son potager ?
Comme expliqué plus haut, vous pouvez utiliser différents éléments pour faire votre paillage. Pour protéger les sols, vous pouvez par exemple mettre de la paille mais aussi des graviers, des déchets verts du jardin (feuilles mortes, herbe tondue…), des fougères, des écorces de pin, de la pouzzolane, des copeaux de bois, des coques de noix ou noisettes, des coquilles d’huîtres, des éclats d’ardoise. On distingue trois grandes familles :
- Les Paillis organiques
Les paillis organiques sont composés d’éléments végétaux qui se décomposent en humus.
Si vous avez des plantes fragiles, privilégiez les paillis qui se décomposent rapidement : tontes de gazon, feuilles mortes, pailles de céréales… Vous pouvez aussi pailler avec les épluchures et déchets végétaux de la cuisine ou du potager. C’est ce qu’on appelle le compostage de surface. Mais dans ce cas, assurez-vous qu’ils ne proviennent pas de plantes malades afin d’éviter les risques de transmission à votre potager. Soyez inventifs et privilégiez le local.
Pour les plantes pérennes, choisissez plutôt un paillis à longue durée de vie, comme des copeaux de bois ou des écorces de pin (sans les aiguilles, qui acidifient le sol).
- Les Paillis minéraux
Les paillis minéraux se décomposent très peu, ils sont surtout utilisés pour garder la chaleur autour de plantes de rocaille. La pouzzolane est une pierre volcanique appréciée pour ses propriétés isolantes, mais vous pouvez faire de votre paillis minéral une décoration en utilisant des coquillages, des morceaux de poterie, des débris d’argile…
- Les Paillis plastiques ou textiles
Pour les grandes superficies, on utilise généralement des toiles de jutes, de coco ou des bâches plastiques pour retenir une terre friable, sur un dénivelé ou près d’un cours d’eau. Contrairement aux bâches plastiques, les toiles de jutes et de coco sont biodégradables au bout de 3 ou 4 ans et laissent passer l’eau tout en empêchant les mauvaises herbes de pousser.