prix d’une tiny house
©EmilieLechevalier

Acheter une tiny house d’occasion : ce qu’il faut absolument vérifier avant d’investir

Acheter une tiny house d’occasion peut être une très bonne solution pour vivre en habitat léger. Cela vous fera gagner du temps (et de l’argent), sauf… si vous achetez une tiny house qui présente certains défauts. 

En effet, d’une part, l’absence de normes spécifiques et, d’autre part, le nombre de tiny houses mal construites en circulation demandent aux acheteurs une vigilance accrue !

Et acheter directement à un professionnel ne vous garantit absolument pas que votre tiny house sera solide et agréable à utiliser. Ce n’est pas un critère fiable en soi.

Certaines tiny construites par des particuliers expérimentés peuvent être très bien réalisées, tandis que certaines réalisations professionnelles peuvent présenter des défauts. 

Pour vous aider à comprendre les points essentiels à aller regarder, je vous explique donc dans cet article les points importants à vérifier avant d’acheter une tiny house d’occasion. 

prix d’une tiny house
La tiny house à la sortie de l’atelier ©EmilieLechevalier

1. Le poids et la taille sont-ils respectés ?

1.1 Comprendre les dimensions et les contraintes

Il y a 3 éléments importants à prendre en compte ici : 

  1. le poids total de la tiny house par rapport à la carte grise de la remorque ;
  2. le poids sur la flèche de la remorque par rapport au véhicule tractant ; 
  3. la largeur et la hauteur de la tiny house.

Le poids total de la remorque

Le poids est probablement le point le plus critique lorsqu’on achète une tiny house d’occasion. 

Bien souvent, les constructeurs (aussi bien amateurs que professionnels non spécialisés dans les tiny houses) peinent à respecter ce poids. 

En effet, cela implique d’utiliser certains matériaux et procédés de construction spécifiques aux tiny houses.

Voici les 3 raisons pour lesquelles le respect du poids indiqué sur la carte grise de la remorque est important.

  1. Le poids total autorisé en charge (PTAC) dépend de la remorque et du permis du conducteur. La configuration la plus classique est l’achat d’une remorque qui peut supporter jusqu’à 3 500 kg et dont le déplacement nécessite le permis BE. En cas de contrôle routier, votre chargement peut être immobilisé s’il dépasse le poids autorisé. Les contrôles sont rares, et c’est en réalité les deux arguments qui suivent qui expliquent vraiment l’importance du respect du PTAC. 
  2. En cas d’accident avec une remorque dépassant le poids autorisé, l’assurance pourra refuser de vous indemniser. 
  3. Enfin, le système de freinage de la remorque est conçu pour fonctionner dans les limites du PTAC défini par le constructeur. Un dépassement augmente l’usure et peut réduire la capacité de freinage. Cela est d’autant plus important sur les routes avec du dénivelé. Il arrive alors que les freins de la remorque chauffent et (dans le pire des cas) prennent feu.

Poids sur la flèche

Le poids appliqué sur la tête d’attelage de la remorque doit rester dans une plage définie par le constructeur du véhicule tractant. 

  • Une charge trop élevée va augmenter la pression sur l’arrière du véhicule tracteur et allège l’essieu avant. Cela peut réduire l’adhérence des roues directrices et rendre la direction moins précise.
  • Une charge trop faible peut rendre l’ensemble instable. La remorque aura tendance à osciller latéralement à vitesse élevée (on parle de phénomène de louvoiement). Ces oscillations peuvent entraîner une perte de contrôle, surtout lors de manœuvres d’évitement, de dépassements ou par vent latéral.

Ainsi, une tiny house doit non seulement respecter un poids total, mais également un poids au niveau de la flèche. Cela implique d’avoir bien pensé la répartition des éléments les plus lourds au moment de la conception.

Largeur et hauteur

Pour rester dans le gabarit routier classique et éviter de devoir déplacer votre tiny house en convoi exceptionnel, il faudra que sa largeur maximale soit de 2,55 m.

Pour passer sereinement sous les ponts et les câbles téléphoniques, elle devra mesurer au maximum 4,30 m de haut. 

1.2 Comment vérifier le poids réellement lorsque vous achetez une tiny house d’occasion ?

Le seul moyen objectif de connaître le poids d’une tiny est la pesée. Car il n’existe aucune méthode visuelle fiable permettant de l’estimer.

Demander une pesée officielle
Une pesée sur pont-bascule (dans les coopératives agricoles ou les déchetteries) délivre un ticket indiquant le poids total. Ce ticket peut servir en cas de contrôle routier.

Tableau estimatif du poids
Quelques  entreprises ou auto-constructeurs fournissent des estimations de poids poste par poste (ossature, isolation, bardage…). Elles donnent une idée assez précise du poids final mais cela ne remplace pas une pesée. 

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©EmilieLechevalier

Matériaux lourds : vigilance
Certains matériaux utilisés en construction traditionnelle sont absolument à éviter dans les tiny houses. C’est le cas par exemple de l’OSB ou du carrelage.

D’autres sont connus pour être lourds, mais peuvent être utilisés si la taille de la remorque ou le reste de la conception permet d’économiser du poids. C’est le cas par exemple d’isolants comme la laine de bois ou d’essences de bois pour le bardage comme le Douglas.

Taille de remorque
Retenez également que plus la remorque est longue, plus la structure nécessite de matériaux, et plus la tiny risque d’être lourde. La plupart des tiny houses ossature bois mesurent entre 6 et 7 mètres. 

2. L’eau : un point incontournable pour la durabilité

2.1 Étanchéité

L’étanchéité dépend de la pose de plusieurs éléments : les menuiseries, le pare-pluie et la toiture.

Le meilleur moyen d’évaluer l’étanchéité d’une tiny house est d’abord de savoir si elle a été exposée à la pluie. (Si elle n’est encore jamais sortie du hangar où elle a été construite, il sera difficile de vérifier ce point. C’est une configuration plus rare pour les tiny houses d’occasion mais cela peut exister.)

Si donc elle a été exposée à la pluie, vérifiez la présence de traces d’infiltration d’eau sur le bas des fenêtres.

Évidemment, si les contours des fenêtres sont plus récents que les fenêtres elles-mêmes et qu’ils ont été changés peu de temps avant la vente, c’est un signal d’alerte à prendre en compte.

Les infiltrations d’eau sont l’un des principaux sujets de litige entre acheteurs et vendeurs de tiny houses.

pose du parepluie tiny hiyse
Une tiny house à l’étape de la pose du parepluie ©EmilieLechevalier

2.2 Plomberie

Plusieurs éléments contribuent à un fonctionnement fiable.

  • La vanne de purge, utile pour vidanger le circuit en cas de gel.
  • Le clapet antiretour, présent dans les installations destinées à éviter les retours d’eau polluée dans le réseau.
  • Le réducteur de pression, utilisé lorsque la pression d’arrivée dépasse la capacité des équipements. 

2.3 Humidité et ventilation

Les petits espaces favorisent la condensation, en particulier lorsqu’ils sont occupés par plusieurs personnes. L’humidité intérieure provient essentiellement de la respiration, de la cuisine, de la vaisselle et des douches.

La ventilation est considérée comme essentielle pour éviter moisissures et dégradations. Il est très désagréable, dans un petit espace mal ventilé, d’avoir de l’eau qui dégouline des fenêtres l’hiver sous l’effet de la condensation. 

Deux solutions existent :

  • la ventilation naturelle (ouvertures régulières),
  • la ventilation mécanique (VMC).

De mon point de vue, la ventilation mécanique est à privilégier. 

3. Risque incendie : des critères objectifs à vérifier.

Les tiny houses étant souvent équipées de poêles à bois, le risque d’incendie doit être pris au sérieux.

Les règles applicables aux appareils de chauffage au bois en habitat prévoient :

  • une distance minimale entre le poêle et tout matériau combustible,
  • un écran ou parement ignifuge adapté autour du poêle,
  • un conduit conforme aux normes en vigueur.

Les normes à respecter sont indiquées dans la notice du poêle de chauffage et le vendeur doit pouvoir vous la fournir. 

Ces règles concernent les installations de chauffage en général, pas spécifiquement les tiny houses ! 

Parement de briques réfractaires autour du poêle ©EmilieLechevalier

4. Les 3 grands oubliés des tiny houses

1. La grille antirongeurs

Il est fortement conseillé de poser une grille antirongeurs entre la remorque et la tiny house. Cela évite l’intrusion de rongeurs qui peuvent provoquer des dégâts importants en creusant des nids dans l’isolation.

pose de la grille antirongeurs tiny house
Pose de la grille antirongeurs ©EmilieLechevalier

2. Le contreventement

Le contreventement assure la rigidité de la structure. Il est possible de contreventer votre tiny house avec des écharpes en bois ou avec des panneaux de contreplaqué. 

Le contreventement avec des feuillards métalliques est plutôt déconseillé. Sans contreventement efficace, votre maison risque de se déformer pendant le transport ou avec le vent. 

contreventement des murs tiny house
Contreventements visibles sur une tiny house ©EmilieLechevalier

3. La luminosité

Dans un petit espace comme une tiny house, la luminosité reste un critère de confort essentiel. 

La proportion de surface vitrée est souvent bien supérieure à celle d’une maison traditionnelle. Cela vous évitera d’avoir le sentiment d’être enfermé dans un petit espace sombre. 

Conclusion

En France, il n’existe pas de réglementation ou de normes de construction spécifiques aux tiny houses. La qualité dépend donc intégralement de l’honnêteté et de l’expérience du constructeur, qu’il soit amateur ou professionnel.

Voici les 5 éléments vérifiables et importants si vous souhaitez acheter une tiny house d’occasion :

  • le poids réel et conforme au PTAC,
  • le respect du gabarit routier pour éviter l’organisation d’un convoi exceptionnel,
  • une étanchéité soignée,
  • une installation de chauffage respectant les règles applicables aux appareils à bois,
  • une ventilation efficace.

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