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Kerlanic : une communauté autonome en danger en Bretagne

 

Avant de fonder une communauté autonome, Audrey a travaillé durant 20 ans dans différents domaines comme l’animation socio-culturelle ou encore l’accompagnement social. Il y a 8 ans, à la naissance de son fils, elle a eu une soudaine prise de conscience sur la vie, sur la Terre et sur l’Humain. Notre société actuelle est dictée par la surproduction et la surconsommation. Les gens travaillent toute la journée pour payer des factures et s’offrir un confort matériel. Aller travailler très tôt, rentrer tard, ne pas voir ses enfants grandir… Audrey ne se voyait pas laisser l’éducation de son fils à quelqu’un d’autre. Elle ne se voyait plus devoir gagner de l’argent pour consommer toujours plus. Elle ne pouvait plus cautionner l’hyper-consommation de pétrole à travers les déplacements ou le plastique, ainsi que la lobotomie télévisuelle. Elle a donc décidé de sauter le pas de la vie en autonomie pour être maîtresse de sa vie et enseigner à ses enfants le respect de la terre.

Kerlanic, une prise de conscience pour une communauté autonome

Audrey ne savait pas vraiment par où commencer. Elle a d’abord quitté la région parisienne pour s’installé en Touraine. Elle a appris à vivre différemment : à s’informer sur l’éducation positive, l’instruction en famille, à cultiver son propre potager et à acheter des produits locaux. Au fur et à mesure des rencontres, elle s’est intéressée aux habitats alternatifs. Ça a été une seconde révélation.

communauté autonome en France Kerlanic
@Audrey de Kerlanic

Après 3 années de vie en Touraine, Audrey a senti le besoin d’aller plus loin. Avec son ancien compagnon, ils achètent Kerlanic, une ferme bretonne du 17ème siècle, inhabitée depuis plus de 20 ans. La ferme est entièrement à rénover, il n’y a ni l’eau courante, ni l’électricité. À sa séparation, Audrey a décidé de continuer son nouveau projet de vie « seule ».

Kerlanic est devenu un lieu de vie solidaire où se mêlent le désir d’un monde meilleur. Communauté autonome ne signifie pas autarcie, loin de là. D’autres personnes ont rejoint cette aventure humaine et positive.

Permaculture, autonomie énergétique et matériaux recyclés ou écologiques

Vivre simplement en respectant la nature et les humains. Audrey explique que « KERLANIC » est avant tout tournée vers le « Comment faire autrement », en toute simplicité volontaire.

vivre en communauté autonome en France
@Audrey de Kerlanic
vivre en autonomie en France dans une ferme
@Audrey de Kerlanic

 

La communauté a acquis son indépendance électrique grâce à l’énergie solaire. L’électricité est stockée dans des batteries récupérés sur d’anciens chariots élévateurs. L’eau de pluie est stockée dans deux cuves enterrées, puis filtrée et utilisée pour l’hygiène. L’eau potable vient d’une source.

L’autonomie peut être possible grâce à une gestion plus économique des ressources : une ressource non dépensée fait une ressource de moins à produire. La communauté autonome a dû s’adapter à une nouvelle façon de consommer. Pour l’économie d’électricité, ils ont par exemple fabriqué une machine à laver à pédales. L’installation de toilettes sèches permettent d’économiser l’eau. La grande majorité des outils fonctionnent également à l’énergie humaine. Une cave au nord fait office de réfrigérateur, un mini rocket stove (une sorte de poêle à bois plus efficace) à l’extérieur sert pour la cuisson des aliments. L’immense terrain boisé permet d’être autosuffisant en bois.

vivre en autonomie permaculture
@Audrey de Kerlanic
@Audrey de Kerlanic

 

Pour plus d’autonomie, la communauté cultive également des légumes en permaculture. Le principe de la permaculture permet, entre autres, de travailler la terre en la respectant, sans pesticide ni engrais, ni labour. Ils ont également un élevage conscient : des chèvres et poules en liberté, la traite du lait est effectuée manuellement avec consentement et les chevreaux sont sevrés sous la mère puis adoptés par des familles aimantes. Les chèvres permettent d’avoir du lait pour faire du fromage et les poules apportent des oeufs.

Kerlanic est aujourd’hui une communauté autonome en danger

Kerlanic est une communauté tournée vers l’extérieur et ouverte à tous. Depuis juin 2015, Kerlanic est ainsi inscrit dans un réseau colibri : « Les oasis en tout lieux ». Les gens peuvent venir s’y ressourcer, un jour, une semaine, des mois ou plus. Des chantiers participatifs sur la rénovation d’habitat, l’écoconstruction et la permaculture sont régulièrement mis en place. Chacun vient apprendre de nouvelles techniques sur le terrain. Des journées portes ouvertes sont également organisées.

construction d'une yourte habitat alternatif
@Audrey de Kerlanic

Aujourd’hui ce lieu est en danger. Suite à sa séparation, Audrey aimerait racheter la partie de son ex compagnon afin de maintenir le lieu en place. Mais la banque refuse de lui prêter l’argent : difficile d’avoir le consentement d’une banque lorsqu’on décide de fuir le capitalisme financier.

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