Isoler en Chanvre
©Crispin Jones Unsplash

5 techniques pour isoler en chanvre votre maison

Le chanvre, cette plante extraordinaire, cultivée depuis des millénaires, fait son grand retour dans nos constructions modernes, et ce n’est pas un hasard. 

C’est un isolant qui pousse en France (nous sommes d’ailleurs les champions européens de sa production !), qui stocke le CO₂ pendant sa croissance et qui offre des performances thermiques et phoniques remarquables. 

Oubliez les combinaisons de cosmonautes ! Avec le chanvre, pas de fibres irritantes, pas de COV qui empoisonnent l’air. Cela permet d’utiliser des matériaux sains, ce qui est plus agréable pour bricoler. 

Vous cherchez l’isolant de votre future maison écologique ? Vous vous demandez quelles sont les techniques qui existent pour le chanvre ou encore comment choisir entre une isolation paille et une isolation chanvre ? 

Le chanvre peut s’acheter en panneaux, en rouleaux ou en vrac. Voici les 5 techniques qui permettent d’isoler en chanvre votre maison. 

1. Les rouleaux de laine de chanvre

Commençons par le plus accessible ! Si vous avez déjà manipulé des rouleaux de laine de verre, vous savez déjà comment faire… sauf qu’ici, pas de démangeaisons ni de masque obligatoire !

D’abord, leur légèreté vous facilitera la vie lors du transport (fini le mal de dos !). Ensuite, ils ont cette capacité magique à repousser naturellement les petites bêtes indésirables. Vos combles resteront tranquilles, sans invasion de souris ou d’insectes.

2. Les panneaux de laine de chanvre

Si vous aimez la précision et la solidité, les panneaux sont faits pour vous ! Plus rigides que leurs cousins en rouleaux, ils ne se tassent pas dans le temps et favorisent une mise en œuvre très propre.

Toitures, murs intérieurs et extérieurs, cloisons, plafonds suspendus… Ces panneaux s’adaptent à toutes vos envies d’isolation en chanvre.

3. « Chaux-chanvre projeté

Pour ceux qui aiment les techniques un brin spectaculaires, la technique du chaux-chanvre projeté est assez impressionnante !

Souvent utilisée pour les murs, cette isolation peut aussi être utilisée dans des combles perdus ! C’est là que ce mélange donne le meilleur de lui-même, en se glissant dans tous les recoins pour une isolation sans faille.

Ici, on sort le grand jeu avec une machine à insufflation.

Le résultat ? Une couverture isolante parfaitement uniforme qui épouse tous les contours de vos combles.

La technique du chaux-chanvre projeté combine la chènevotte (tige broyée du chanvre) et la chaux comme liant, pour créer un isolant.

Les contraintes incluent une application entre 5 °C et 25 °C, un séchage long (environ 30 jours) et l’impossibilité de reprendre des charges structurelles. Les finitions se font avec des enduits de dressage puis à la chaux ou à l’argile. Cette solution s’intègre plutôt au gros œuvre qu’au second œuvre.

4. L’enduit isolant en chanvre

Voici une technique qui fait d’une pierre deux coups : isoler ET embellir ! L’enduit chanvre, c’est le mariage parfait entre performance et esthétique.

On mélange des fibres de chanvre à un liant.On obtient ainsi un enduit qui isole thermiquement et acoustiquement, tout en habillant joliment vos murs.

Finis les petits ponts thermiques qui vous gâchent la vie ! Et côté déco, il apporte cette texture brute souvent recherchée dans l’habitat écologique. Parfait pour donner une seconde jeunesse à vos vieux murs en pierre !

5. Le béton de chanvre

Cette cinquième technique est un peu différente, car elle permet d’isoler en chanvre par l’extérieur. 

Le béton de chanvre est fabriqué à partir d’un mélange de chènevotte (la paille de chanvre), d’un liant à base de chaux et d’un peu d’eau. Cela permet d’obtenir un matériau de construction qui fait aussi office d’isolant.

Aujourd’hui, on peut même préparer ses éléments en atelier ! Cela réduit le stress sur le chantier, car tout arrive prêt à poser. Votre maître d’œuvre vous remerciera, et vous gagnerez un temps précieux.

Isoler en chanvre vs isoler en paille : comment choisir ?

Vous hésitez entre le chanvre et la paille pour l’isolation de votre maison écologique ? C’est normal, ces deux matériaux biosourcés ont chacun leurs fans ! Pour vous aider à faire le bon choix, voici un comparatif !

Performance thermique : c’est surtout une question d’épaisseur de mur

La paille est un excellent isolant mais cela implique de construire des murs très épais. Si vous êtes à la recherche d’un bon isolant biosourcé et que vous êtes limité dans l’épaisseur de vos murs, alors le chanvre est plus adapté.

Facilité de mise en œuvre : chanvre gagnant

Ici, pas de suspense ! Le chanvre se décline en formats industrialisés (rouleaux, panneaux, flocons) qui facilitent grandement la pose, même pour les bricoleurs du dimanche. La paille demande plus de savoir-faire, surtout pour les bottes, qu’il faut densifier correctement et protéger efficacement de l’humidité pendant votre chantier.

Résistance aux nuisibles : égalité parfaite

Bonne nouvelle : ni l’un ni l’autre n’attire les rongeurs ou les insectes ! Le chanvre a même une légère action répulsive naturelle, tandis que la paille bien sèche et dense ne leur offre ni nourriture ni habitat confortable.

Budget : la paille gagne

Question porte-monnaie, la paille locale l’emporte souvent, surtout si vous trouvez un producteur près de chez vous. Le chanvre, bien qu’en développement, reste généralement plus cher à l’achat. Mais attention aux coûts de mise en œuvre : la simplicité du chanvre peut compenser sa différence de prix !

Durabilité et impact écologique : difficile de départager

Les deux champions de l’écoconstruction sont renouvelables, biodégradables et stockent du CO₂. Le chanvre pousse plus vite et nécessite moins d’eau que le blé (qui fournit souvent la paille), mais cette dernière valorise un « déchet » agricole. 

Pour en savoir plus sur l’isolation en paille, retrouvez notre article : Maison en paille : en finir avec les idées reçues !

Isoler en chanvre, que faut-il retenir ?

Au-delà de ses performances d’isolation thermique, le chanvre possède une capacité naturelle à gérer l’humidité ambiante. Que vous rénoviez une vieille bâtisse en pierre ou construisiez votre maison ossature bois, le chanvre s’adapte et vous accompagne dans votre projet d’habitat durable.

On parle souvent du chanvre pour ses qualités thermiques, mais il serait réducteur de négliger son excellent pouvoir d’absorption acoustique. Grâce à sa structure fibreuse et poreuse, la laine de chanvre réduit efficacement les vibrations sonores. Cela en fait une solution de choix pour les logements collectifs ou pour les maisons où l’on cherche à créer des espaces calmes, comme un bureau ou une chambre. 

Et surtout, le chanvre fait partie des matériaux les plus vertueux sur le plan écologique. Sa culture est rapide – environ quatre mois – et très peu exigeante : ni engrais chimiques, ni pesticides, et une consommation d’eau bien moindre que celle du coton ou du maïs. 

Sur le plan climatique, un hectare de chanvre peut capter jusqu’à 15 tonnes de CO₂ pendant sa croissance, ce qui en fait un véritable « puits de carbone ». À titre de comparaison, la fabrication d’isolants synthétiques comme le polystyrène génère plusieurs centaines de kilos de CO₂ par mètre cube produit. En choisissant le chanvre, on opte donc non seulement pour un matériau performant, mais aussi pour une isolation qui contribue à réduire activement l’empreinte carbone du bâtiment.

Grâce à sa capacité naturelle à gérer l’humidité et à résister aux nuisibles, votre isolation en chanvre vieillit bien et garde ses performances des années durant.