Sarah, 22 ans, a toujours vécu différemment. Après avoir travaillé dans plusieurs secteurs sans réellement s’épanouir, elle s’est rendue compte que sa vie devait se faire sur les routes. Elle a donc tout quitté pour devenir nomade et voyager seule sans argent.
Voyager seule : un déclic et une nécessité
Sa vie de nomade est née d’un déclic qu’elle a eu lors de sa vingtième année. Elle s’est rendue rendue compte qu’elle passait son temps à travailler et à étudier, à recommencer chaque jour la même routine. Elle faisait cela, non par plaisir, mais pour acquérir une stabilité financière et sociale. Elle n’était pas malheureuse, mais avait l’impression de vivre machinalement la vie d’une autre personne et non la sienne.
Un jour elle a rencontré des voyageurs au hasard d’une rue et une conversation a suffi à la convaincre. Le voyage lui est apparu comme le plus juste des professeurs de vie. Elle s’est alors dit qu’elle voulait découvrir le monde, pour se trouver elle-même. ce besoin est devenu vital, c’était un rendez-vous qu’elle ne pouvait pas manquer. Elle a donc décidé de prendre son sac à dos pour partir voyager seule.
Voyager seule sans argent, un pas de plus vers une vie plus simple sans superflu
L’idée de voyager seule sans argent lui est venue d’un imprévu lors d’un séjour dans le Sud de la France lorsqu’on lui a volé son sac à dos. Elle s’est retrouvée seule, sans argent et sans papier. Elle a dû rentrer en stop chez-elle en traversant la France sur plus de 800 kilomètres.
C’était la première fois qu’elle voyageait comme ça et, au départ, elle était morte de peur. Mais au final sa première expérience de voyage alternatif s’est très bien passée. En rentrant chez elle, elle prit une grande décision : elle démissionna et mit fin à ses études. Quelques mois plus tard, à 20 ans et sans parler anglais, elle décide de voyager seule sans argent en Europe.
Ce premier voyage sans argent lui a appris à faire confiance à l’autre. Voyager seule sans argent est maintenant un moyen de se défaire de toutes les possessions matérielles pour se consacrer uniquement à l’essentiel. Après avoir arpenté les routes d’Europe, la jeune femme fait maintenant le tour du monde. En dehors du contenu de son petit sac à dos de 25 litres, elle ne possède plus rien. Elle a appris à pécher, à se nourrir des plantes et des fruits, à rester seule dans la nature. Elle est dans une recherche de dépouillement, de retour à la terre, de retour à elle.
Elle n’a aucun itinéraire et ne sait pas combien de temps ce long voyage va durer. Aujourd’hui son rêve est de rejoindre la Nouvelle-Zélande en stop afin d’y faire le ‘’Te Araroa Trail’’ en autonomie.
Voyager seule sans argent : Comment ça se passe ?
Sarah voyage en faisant du stop. Elle se lève généralement très tôt le matin lorsqu’elle a prévu de faire de la route et essaye d’aller le plus loin possible en stop. Certaines personnes qui l’ont prise en stop lui offrent parfois l’hébergement et le repas. Si elle ne trouve personne pour la nuit, elle demande directement aux gens dans la rue ou sur couchsurfing, un site où des personnes du monde entier proposent d’accueillir gratuitement des voyageurs. Il lui arrive aussi de dormir dans la nature, dans son hamac qui est la seule sécurité qu’elle possède. Parfois elle dort également dans les stations-services, les gares, entre deux étages d’un immeuble. Pour traverses les mers et les océans elle fait du bateau-stop. Elle a ainsi passé trois mois sur différents bateaux pour traverser l’Atlantique. Elle fait également du volontariat.
Les gens lui demandent souvent si voyager seule sans argent ne lui fait pas peur. Sarah explique qu’elle a parfois peur mais uniquement dans des situations précises.
« Seule 8% de nos peurs sont fondées. Toutes les autres n’existent que de par les histoires que l’on nous raconte, ou que l’on crée nous-même. Alors j’ai décidé de créer autre chose. J’ai décidé que j’étais forte et que tout allait bien se passer. Au début, j’étais morte de trouille, panique générale, mais à force mon auto persuasion marche assez bien. Et pour cause, il ne m’est jamais rien arrivé de grave. Je ne dis pas qu’il n’y a pas de risque ou qu’il faut les minimiser, au contraire. Je pense que la sécurité réside dans l’attention que l’on porte à notre environnement. C’est le seul vrai conseil que je peux donner : soyez attentifs. Il faut apprendre à reconnaître les vrais dangers, être à l’écoute de son intuition. Mon instinct s’est très vite développé. »
Voyager seule et sans argent n’est pas toujours simple
Faire du stop ou se retrouver seule n’est pas toujours simple. Elle a par exemple attendu près de deux jours dans une station-service avant qu’une voiture n’accepte de la prendre.
La faim est également difficile à gérer. Elle est régulièrement invitée à partager le repas avec ses hôtes ou ses chauffeurs. Mais parfois, lorsqu’elle ne rencontre personne, elle récupère les légumes moches du marché, la nourriture dans les poubelles des commerces, le vieux pain des boulangeries, les restes des restaurants. Elle a vécu plusieurs jours en mangeant des noix de coco durant un trek en autonomie. Le plus dur à vivre a été d’apprendre à demander de l’aide. Elle reçoit au final très peu de refus mais il faut apprendre à demander. Dans nos sociétés matérialistes, oser demander de l’aide est un acte honteux. Sarah a donc se dû se déconditionner pour sauter le pas.
Au final, la jeune femme a revu son rapport à la société, à l’argent, au travail, aux différences qui divisent les gens (comme la religion ou les classes sociales). ‘’L’autre’’ n’est qu’un « autre elle » qui vit les mêmes aspirations, les mêmes doutes, les mêmes révoltes. Elle a appris lui faire confiance et à l’aimer, malgré ses contradictions.
Voyager seule sans argent lui a également permis de prendre du recul. Son voyage lui a donné la richesse de la diversité dans ses rencontres et dans les différentes routes possibles. Elle a compris qu’elle pouvait construire, hors de tout cadre défini, une vie joyeuse, harmonieuse et inspirante. Elle a aussi appris à se protéger du jugement des autres et à penser par elle-même. Elle n’obéit qu’à ses propres règles et se rend compte que sa vie sur les routes lui a offert quelque chose qu’elle n’aurait jamais pu acheter : la liberté.