vivre en tiny house

6 questions pour savoir si vous êtes fait pour vivre en tiny house

Vivre en tiny house est une décision qui doit être soigneusement réfléchie. Car derrière l’image bucolique de la maison-cabane se cachent des contraintes qui ne conviennent pas à tout le monde.

Vivre dans une minimaison nécessite un changement d’habitudes, notamment en ce qui concerne la vie à deux ou à plus… Tout est question de choix : décider de ce qui est vraiment essentiel pour vous et avoir le courage de laisser partir ce qui ne l’est pas. 

Cela peut être une expérience libératrice, mais aussi un défi.

Vous envisagez de réduire la taille de votre habitation pour vivre en tiny house ? Alors, avant de franchir le pas et de vivre dans une tiny house à l’année, posez-vous ces 6 questions pour savoir si ce mode de vie est vraiment fait pour vous.

Question 1. De combien d’espace avez-vous besoin ?

Objectif de cette question : comprendre ce que vivre dans un petit espace implique, pour être sûr que c’est compatible avec vos besoins.

Espace de vie

La majorité des tiny houses sur remorque mesurent environ 6,50 m de long par 2,45 m de large. Ce cocon offre un espace de 16 m², complété d’un lit en mezzanine.

Même si 16 m² peuvent sembler limités, contrairement à un studio étudiant, la tiny house est conçue sur mesure pour répondre aux besoins de son propriétaire. Il s’agit donc de 16 m² parfaitement optimisés et modulables.

Établir la liste de mes habitudes de vie est d’ailleurs la première chose que j’ai faite au moment de dessiner les plans de ma tiny house. C’est une étape incontournable ! 

Au-delà des besoins fonctionnels, l’intimité dans un espace restreint est un sujet central. Certaines personnes se sentent incapables de vivre en tiny house, car elles ont le sentiment que cela les priverait des moments de solitude dont elles ont tant besoin.

Enfin, vivre en tiny house transforme aussi vos relations sociales. Recevoir des amis devient plus compliqué : impossible d’organiser un dîner pour 8 personnes ou d’héberger facilement vos parents pour le week-end. Beaucoup de propriétaires développent une vie sociale « hors les murs » : pique-niques, restaurants, activités extérieures.

Si recevoir chez vous fait partie de vos plaisirs essentiels, réfléchissez à des solutions : terrasse couverte, cabanon supplémentaire pour les invités, ou proximité d’espaces communs si vous rejoignez un écohameau.

plan pour vivre en tiny house
©EmilieLechevalier
©EmilieLechevalier

Espace de stockage

C’est une évidence : vivre en tiny house nécessite de faire du tri et de se débarrasser des biens superflus. Mais une fois qu’on a dit ça, on n’est pas beaucoup plus avancé. L’idée de vivre dans un espace réduit, avec uniquement l’essentiel, vous attire-t-elle ou vous effraie-t-elle ?

Il y a ceux pour qui le minimalisme coule de source. Même en vivant dans un grand appartement, leur univers pourrait se condenser dans deux sacs à dos. 

En faites-vous partie ?

Puis, il y a ceux pour qui l’idée de se séparer des objets est une montagne insurmontable. Si vous vous reconnaissez, demandez-vous : 

  • Y a-t-il des objets en particulier pour lesquels j’ai peur de manquer de place ? 
  • De quels objets ai-je du mal à me séparer ? 
  • Est-ce que j’ai des hobbies ou des activités qui nécessitent des équipements spécifiques ? 
  • Devrais-je également acheter ou louer un espace de stockage ?

Répondre à ces questions, c’est déjà trier mentalement. Voici comment j’ai personnellement classé mes affaires :

  • À donner ou vendre : certains livres, vêtements, cette planche à repasser…
  • Stockage externe : par exemple, un petit atelier pour tout le bricolage.
  • À partager : certains biens peuvent être mutualisés, comme la machine à laver.
  • Indispensables : ceux qui doivent ABSOLUMENT se trouver dans ma tiny house. 
  • À optimiser : essentiels, mais dont la taille peut être revue. Par exemple, mon espace de travail ou mon placard à vêtements.

Question 2. Où comptez-vous vivre en tiny house ?

Objectif de cette question : s’assurer que les modalités de la loi Alur sur les habitats légers ne vous gâcheront pas le plaisir de vivre en tiny house.

Trouver un terrain pour vivre en tiny house est la principale difficulté que rencontrent les propriétaires de tiny houses. La réglementation urbanistique peut transformer la recherche d’un terrain en un véritable parcours du combattant.

Retenez en bref que c’est la mairie qui a tous les pouvoirs pour accepter ou refuser votre demande d’installation. Certaines mairies sont plus coopératives que d’autres sur ce sujet. Évidemment, cela, c’est dans le cas où vous décidez de déclarer votre tiny.

Si vous souhaitez déclarer votre tiny house, avant de sauter le pas, alors il y a 2 options.

  • L’approche « j’irai où le vent me mène » : c’est-à-dire être serein avec le fait de ne pas choisir exactement votre commune d’installation et vous dire que vous irez là où on vous accepte.
  • L’approche « j’ai besoin de savoir où je vais » : pour cela, identifiez des mairies compatibles avec vos envies et plutôt favorables à l’installation. Regardez si des tiny houses ont déjà été acceptées ou contactez les mairies pour connaître leur position.

Pour en savoir plus sur l’installation en habitat léger sur un terrain, vous pouvez consulter cet article : Tiny house sur terrain non constructible : comment s’y retrouver dans le flou juridique ?

prix d’une tiny house
©EmilieLechevalier

Question 3. Quel est votre budget ?

Objectif de cette question : être sûr que vous ne vous faites pas une fausse idée du prix d’une tiny house.

J’ai remarqué que de nombreuses personnes avaient tendance à sous-estimer le budget nécessaire pour acheter une tiny house. 

On entend parfois dire que certaines personnes ont payé leur tiny house moins de 25 000 euros (en autoconstruction), c’est plutôt l’exception que la norme. Avec l’explosion des prix des matériaux ces dernières années, comptez plutôt entre 30 000 et 60 000 euros (toujours en autoconstruction).

Pour un achat neuf, le prix varie énormément d’un constructeur à l’autre, donc il vaut mieux vous renseigner directement auprès du fabricant qui vous plaît pour établir un budget précis.

À cette fin, voici quelques éléments à considérer.

  • La taille de la tiny house : les remorques de la plupart des tiny houses mesurent entre 5 et 7 mètres.
  • Les matériaux : cherchez-vous des matériaux écologiques, haut de gamme ou basiques ?
  • Les équipements : souhaitez-vous une maison déjà équipée d’appareils et de mobilier sur mesure, ou préférez-vous les ajouter vous-même plus tard et faire principalement de la récupération ?
  • La fabrication : êtes-vous prêt à mettre le prix pour des finitions haut de gamme et une fabrication « made in France » ?

Question 4. Comptez-vous être relié au réseau ou vivre en autonomie ?

Objectif de cette question : vérifier que vous ne confondez pas « vivre en autonomie » avec « vivre en tiny house ».

Quand on s’intéresse à la vie en tiny house, on rêve souvent de pouvoir vivre en autonomie sur un terrain isolé.

Mais l’autonomie est un challenge en soi. C’est réalisable (de nombreuses personnes en sont la preuve vivante), mais cela nécessite une préparation consciencieuse. Cela implique notamment d’adopter un mode de vie sobre, car l’autonomie requiert une réduction de sa consommation de ressources.

Question 5. Voulez-vous être sédentaire ou nomade ?

Objectif de cette question : identifier les motivations profondes qui vous poussent à envisager la vie en tiny house et définir le type de cadre de vie que vous souhaitez établir ou rejoindre.

Vivre en tiny house sur remorque vous donne la possibilité de déplacer aisément votre habitation. Cela vous offre plusieurs choix :

  • Louer ou acheter le terrain sur lequel vous souhaitez installer votre tiny house.
  • Décider si vous comptez voyager régulièrement avec votre maison ou si vous souhaitez vous établir à un endroit de manière durable.
  • Rejoindre une communauté axée sur les habitats légers ou s’associer à d’autres propriétaires de tiny houses pour créer une copropriété alternative.

Question 6 : Votre situation familiale est-elle compatible avec la vie en tiny house ?

Objectif de cette question : évaluer si votre configuration familiale actuelle et future peut s’épanouir dans un espace réduit.

Vivre en tiny house avec des enfants est un sujet qui divise la communauté. 

D’un côté, les familles qui ont franchi le pas témoignent d’une proximité renforcée, d’un retour aux activités extérieures et d’une éducation naturelle à la sobriété. Les enfants développent leur créativité, apprennent à ranger et découvrent que le bonheur ne dépend pas de la taille de leur chambre.D’un autre côté, les défis sont réels et la promiscuité peut générer des tensions, surtout à l’adolescence, où le besoin d’autonomie s’intensifie.

Votre situation familiale n’est pas figée. Une tiny house qui convient parfaitement aujourd’hui peut devenir inadaptée demain :

  • Grossesse : où installer le matériel de puériculture ? Comment gérer les nuits entrecoupées sans réveiller toute la famille ? L’accès en mezzanine devient-il problématique ?
  • Âge : monter quotidiennement en mezzanine peut devenir difficile. Les besoins de confort évoluent (meilleure isolation phonique, salle de bain plus spacieuse).
  • Télétravail imposé : la crise Covid a montré combien un espace de travail réservé devient nécessaire. Pouvez-vous aménager un coin bureau fonctionnel ? Gérer les visioconférences sans déranger ?

Vivre en tiny house en famille, c’est choisir l’intensité des liens plutôt que l’espace personnel. Cette décision ne se prend pas à la légère et mérite une réflexion commune avec tous les membres de la famille, enfants inclus.

Que retenir sur la vie en tiny house ?

Vivre en tiny house, c’est bien plus qu’un simple déménagement dans un espace restreint. C’est une démarche personnelle qui interroge vos besoins, vos habitudes et votre vision de l’avenir. 

Avant de franchir le pas, répondez à six questions essentielles : 

  • Quelle superficie me convient ? 
  • Où vais-je m’installer ? 
  • Quel est mon budget ? 
  • Vais-je opter pour l’autonomie ou pour un raccord au réseau ? 
  • Je désire être sédentaire ou nomade ? 
  • Et, enfin, ma situation familiale est-elle compatible avec la vie en tiny house ?

Chaque réponse vous aide à mesurer la faisabilité de ce projet en fonction de vos envies profondes.

De mon côté, j’ai eu envie de tester ce mode de vie avant de me lancer. J’ai donc vécu 3 ans dans un camion aménagé, puis j’ai loué 2 tiny houses à chaque fois pendant 1 mois. Cela m’a permis de discerner plus concrètement ce qui pouvait me déranger et de faire des choix d’aménagement plus pertinents. 

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