Voici notre coup de coeur de la semaine : le reportage « Félix et Chépa » de Matthieu Fournier pour RTS. La vidéo présente Felix Billey qui a décidé de tout plaquer pour prendre la route alors qu’il venait tout juste d’être diplômé d’école d’ingénieur. Il voyage ainsi sans argent depuis 3 ans avec sa poule et son vélo-canoé qui tracte sa caravane.
Tout plaquer sans nul autre but que de vivre l’instant présent avec le minimum
En février 2019, en plein hiver, alors qu’il rentrait chez ses parents partis en vacances, Felix s’est retrouvé dehors sans les clés. Le jeune homme s’est dit que c’était un signe, lui qui était si dépendant de ses parents, il était temps pour lui de prendre la route.
Le jeune homme terminait tout juste ses études d’ingénieur spécialisé dans les techniques du bois dans lequel il ne s’était pas vraiment épanoui et vivait chez ses parents où il ne payait pas de loyer. Il a eu envie de laisser ce confort pour se construire enfin quelque chose à lui et avoir l’expérience de la vie.
Sans préparation et sans prévenir personne, alors que son vélo était chez son frère et que la mini caravane était chez sa grand-mère, il a décidé de tout laisser derrière lui pour partir à l’aventure. Il est parti sans savoir combien de temps son voyage allait durer et sans connaître la destination. Un véritable saut dans le vide !
Une caravane et un vélo-canoë qu’il a lui-même auto-construit
En parallèle de ses études d’ingénieur, Felix a profité d’avoir un local disponible pour donner vie à ses créations. C’est ainsi qu’il s’est lancé dans la construction d’une caravane et d’un canoë. Pour la caravane, il a utilisé un châssis de remorque sur lequel il a construit sa maison roulante en faisant une structure de bambou.
L’ensemble, canoë et caravane, mesure 7 mètres de long pour moins de 2,5 mètres de large, ce qui lui permet de prendre la route car il n’est pas considéré comme un convoi spécial.
Sa maison roulante n’est pas des plus confortables et des plus solides. La caravane fait moins de 2 m². Le jeune homme l’améliore au fur et à mesure en faisant de la récup. Au départ, il était parti avec un seul frein et n’avait pas de vitesse. Les routes du début de l’aventure étaient plates donc il n’en voyait pas l’utilité. Mais en arrivant dans les montagnes, il s’est rapidement rendu compte que c’était essentiel ! Il a ainsi installé un frein à disque et des vitesses pour passer plus facilement les cols en tractant sa caravane de 160 kg.
Vivre sans argent
Le jeune homme a fait le choix de vivre sans argent et sans monnayer son temps. Pour diminuer ses dépenses au maximum, il mange les oeufs de sa poule, fait des cueillettes sauvages et utilise le bois ramassé en route pour cuisiner et se chauffer. Son vélo-canoë n’a pas de moteur, il avance à la seule force de ses jambes. Il est amphibie donc il peut également aller sur l’eau pour pêcher.
Ses aventures lui permettent aussi de rencontrer des personnes qui lui proposent spontanément de quoi manger sans qu’il n’ait besoin de demander. Après plusieurs années sur la route, il constate que la bienveillance existe encore. Des inconnus anonymes lui font même des courses et lui déposent des colis dans son canoé.
Félix vit de peu. Il n’a pas d’internet, pas de radio, pas de livre. Le poids qu’il doit tracter est le poids concret de toutes ses possessions. Plus il possède d’objets, plus il aura de mal à pédaler. Il doit donc bien choisir ce qu’il transporte. C’est exactement le but de son voyage sans destination : aller à l’essentiel.
Le jeune homme voulait partir pour ne rien regretter. En faisant le choix de cette vie où il n’a besoin de rien, il n’a aucune obligation et aucun horaire. Il vit au jour le jour au gré des rencontres et de ses envies.
On lui souhaite bonne route 🙂