« Nos rêves peuvent devenir réalité seulement si nous avons le courage de les poursuivre »
Oriane est tombée amoureuse de la vie rurale et alternative en faisant du volontariat dans une ferme bio autosuffisante au Brésil. Convaincue qu’un autre mode est possible, elle décide alors de tout quitter en France pour s’installer au Brésil avec Marreco, qui vient d’obtenir sa licence en agro-écologie.
Ensemble, ils s’installent à Ecovila Viva, un espace encore en construction, où le propriétaire souhaite créer un écovillage. Oriane a décidé de documenter son changement de vie par des vidéos.
Fonder une communauté alternative : l’utopie d’un écovillage, la première tentative d’Ecovila Viva
Oriane est partie vivre au Brésil en 2012. Comme beaucoup de jeunes, Marreco et Oriane sont désenchantés des luttes politiques, inquiets de la répression face aux révoltes urbaines et ne se reconnaissent plus dans une société si fermée où l’individualisme et l’argent passent avant l’humain. Le couple est attiré par d’autres choix liés à la terre, à l’environnement, bien loin de la surproduction mortifère des multinationales agricoles.
Ils ne croient plus en une grande révolution et pensent que la solution est en de multiples actions locales.
Mais fonder une communauté autonome à partir de zéro n’est pas toujours simple. Il faut trouver des personnes motivées qui ont également envie de s’investir dans un nouveau mode de vie où les idéaux ne restent pas utopies. Il faut aussi pouvoir affronter le regard extérieur face à une vie alternative qui souffre bien trop souvent de préjugés. En voyant partir leur fille, les parents d’Oriane se sont inquiétés. Nous grandissons tous avec un seul modèle de réussite en tête : école, études, travail, grande maison, enfants. Ceux qui sortent de ce modèle sont très vite jugés par les autres.
Alors que tout se mettait en place, ils se rendent compte que leur première participation dans un écovillage ne correspond pas à leurs attentes. Le propriétaire de l’écovillage souhaite garder un système hiérarchique et entrave l’aspect collectif et autogéré du projet. Ils décident donc finalement de le quitter.
Oriane et Marreco sont obligés de déménager et restent temporairement chez leur ami Ricardo.
La vie en communauté dans un écovillage : un mode de vie plus solidaire et respectueux de l’environnement est tout à fait possible
L’échec du premier écovillage n’en est finalement pas un car cette expérience permet au couple de prendre conscience de toutes les difficultés qu’un tel projet peut engendrer. Ils se rendent aussi compte qu’ils ne sont pas les seuls à s’intéresser à un mode de vie alternatif.
Chez Ricardo ils recommencent de zéro, et construisent petit à petit une véritable communauté d’utopistes convaincus qu’un autre modèle est possible. Des discussions se mettent en place et, rejoints par des personnes du monde entier, ils réfléchissent tous ensemble à un système plus solidaire et respectueux de l’environnement.
Des volontaires viennent aider à la construction des habitations. Ils élèves des poules, cultivent du maïs, du manioc, quelques légumes, fabriquent du fromage. Ces produits leur permettent de gagner un peu d’argent pour survivre le temps de gagner en autonomie.
Mais une nouvelle fois, ils doivent déménager car le père de Ricardo souhaite récupérer ses terres pour les investir dans un projet d’élevage semi-intensif. Une nouvelle déception qui leur fait comprendre qu’ils doivent acheter la terre pour ne plus dépendre de quelqu’un.
Rio Pomba : l’utopie se concrétise et devient réalité
Rio Pomba est une petite ville à l’ambiance détendue. La présence d’une université qui dispense des cours d’agroécologie attire de nombreuses personnes qui souhaitent vivre autrement.
Mais après avoir mis beaucoup d’énergie dans leur projet d’écovillage, Marreco et Oriane comprennent que leur projet doit être plus mûri. Oriane donne des cours de français, et Marreco donne des coups de mains sur des chantiers. Avec l’argent ainsi gagné et quelques économies qui restaient à Oriane, ils achètent avec un autre couple un terrain couvert à 80% de forêt avec une source d’eau. C’est là qu’ils vont enfin pouvoir faire leur écovillage.
En attendant la construction des habitations, le couple habite dans un hameau qui devient un lieu engagé représentatif de la mouvance alternative de Rio Pomba.
Un collectif d’entraide se forme, les membres se donnent un coup de main à tour de rôle sur les chantiers collectifs. Les travaux avancent petit à petit, doucement mais sûrement. Des volontaires désireux d’apprendre viennent à nouveau aider des quatre coins du monde.
Oriane et Marreco espèrent terminer la construction de leur maison en 2017 pour pouvoir emménager vraiment sur le terrain. Ils souhaitent que le projet s’agrandisse peu à peu : d’une part avec l’arrivée de nouveaux participants au projet de communauté, mais aussi par l’élargissement du réseau local entre différents lieux collectifs et écolo du coin.
Oriane espère enfin monter un long-métrage retraçant cette aventure de trois ans.