Le CESA, Centre d’Ecologie Sociale Appliquée, est un laboratoire pour apprendre la vie en communauté. On y expérimente les autoconstructions écologiques et l’Autogestion pour une vie plus respectueuse de l’environnement et de l’Humain. Céline est partie à la rencontre de cette communauté où l’utopie devient réalité et nous dresse le portrait d’un autre mode de vie.
Une communauté où on expérimente les autoconstructions écologiques
La communauté du CESA a pris vie il y a une dizaine d’années dans un hameau abandonné à la fin des années 60 à cause de l’exode rural.
Le terrain qui accueille les volontaires et les voyageurs de passage est composé d’une cuisine, d’un earthship faisant office de serre, de deux ateliers dont une « ogive » servant de garage à vélos, d’un potager luxuriant et d’un puits actionné par un vélo et un système de cordes offrant un pompage rudimentaire mais fonctionnel.
Le choix de faire des autoconstructions écologique s’est imposé suite à une réflexion sur le rapport entre l’habitat, l’argent et l’impact environnemental. Fabriquer sa propre maison est économique, apporte de la confiance en soi ainsi que des savoirs à transmettre. C’est exactement ce que prône le CESA : la mise en commun des connaissances et des techniques afin de favoriser l’autonomie collective et le changement social et écologique. Différentes architectures sont expérimentées lors des autoconstructions écologiques : en bois mais aussi avec des matériaux de récupération.
Autogestion pour la liberté
En plus des autoconstructions écologiques, le CESA est un lieu expérimental politique et social. La philosophie tourne autour de l’émergence d’une culture non autoritaire pour lutter activement contre les systèmes d’oppression actuels.
Le CESA est un collectif qui ne fonctionne pas vraiment comme un écovillage, l’organisation est différente. Chacun est responsable de lui-même, et surtout de son projet.
L’anarchie, ici, est le mot d’ordre. Pas celle qui empile la vaisselle sale ou lance des pavés à la gueule des flics, mais celle qui favorise la transmission des savoirs en collectivité, incite à chercher une solution plutôt que baisser les bras devant un obstacle, et ouvre l’esprit à des questions sociales, politiques et morales. La communauté dispose d’une grande bibliothèque fournie d’ouvrages sur le sexisme, la lutte des classes, le patriarcat mais aussi sur la mise en place d’un jardin en permaculture ou sur la construction d’un four à pain. Le but de la communauté est de se responsabiliser.
En savoir plus
- Le site du CESA
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- Quelques mots sur Céline Fernbach qui réalise la série Autrement :
Céline Fernbach s’est encroûtée plusieurs années dans le pseudo confort d’une vie salariée en attendant le week end pour se déconnecter de l’enfer de la ville. Elle s’est rendue compte que l’alternatif ne se limite pas à descendre dans la rue, beugler et rentrer confortablement chez soi après avoir essuyé quelques gaz lacrymos. « Je n’arrivais plus à rester bien sagement dans cette petite vie trop tranquille. Il était temps d’aller voir ailleurs, d’apprendre, et de transmettre l’information ». Elle quitte son boulot, son appart, vend sa voiture et donne la plupart de ses fringues et de ses livres. « Il ne me restait que le contenu d’un sac à dos ». À 25 ans, elle venait de prendre sa retraite. « Il n’est pas né le prochain patron qui m’exploitera ». Elle part au Canada sans billet retour. L’idée est simple : à bord d’un van aménagé avec du bois récupéré dans la rue et autonome grâce à l’énergie solaire, elle décide de partir à la rencontre des gens qui ont monté un projet de vie alternatif.